Cercle de lecture, du 21 mars 2014

 

 

 

LES COUPS DE CŒUR DES LECTEURS

 

Patrick Boulay nous a d’abord présenté L’affaire Eszter Solymosi, de Gyula Krudy, un auteur hongrois, édité en 1931, réédité en mars 2013, traduit par Catherine Fay. C’est l’histoire d’une petite bonne chrétienne partie acheter de la peinture et qui n’est jamais revenue. Les soupçons se portent sur la communauté juive, 13 personnes sont arrêtées et emprisonnées. Les juifs trouvent finalement leur avocat malgré le contexte d’antisémitisme, et seront relâchés. Un roman qui a du souffle, un roman rare, la littérature hongroise n’étant pas très abondante.

 

 

Marie-Thérèse Birault nous a parlé de l’Espéranto. Cette langue créée par Zamenhof au début du 20e siècle, s’est développée dans les années 1936-1940, dans le contexte de la guerre d’Espagne. Ce mouvement organisé en fédération, a trouvé un nouveau souffle grâce à internet et s’étend au monde entier. La volonté de simplification prime, dans le respect de la structure des langues originales, 70% des mots sont d’origine latine. Marie-Thérèse appartient à l’association Esperanto-Vannes qui accueille régulièrement des étrangers de passage.

 

 

Françoise Angoulvant a présenté Les perroquets de la place d’Arezzo roman d’Eric-Emmanuel Schmitt. L’histoire se situe en Belgique, au milieu d’une place où se trouvent des perroquets et un beau jardinier. Une lettre anonyme est distribuée autour de la place et bouleverse le quotidien des habitants. L’auteur explore les réactions des personnages, leurs sentiments, la lettre agit comme un révélateur de leur nature profonde. Naturellement Françoise ne nous a pas livré le nom du corbeau. Elle nous a aussi parlé de sa découverte du livre de Jean-Christophe Rufin Le Grand Cœur.

 

 

Ginette Girard a justement choisi le dernier roman de Jean-Christophe Rufin, dont elle apprécie le style fluide, Le collier rouge. Un cultivateur mobilisé pendant la guerre de 1914, part pour Salonique, suivi par son chien. L’autre côté du front il y a les Russes qui ont une chienne, les animaux sympathisent, les hommes aussi, beaucoup sont pacifistes. Au retour de la guerre le 11 novembre le soldat reçoit la croix de guerre et il la passe…au cou de son chien. L’homme est emprisonné et le chien reste attendre devant la prison. Ginette nous laisse lire le livre pour découvrir toute la portée de ce geste.

 

 

Jeannette Bucas-Français nous a présenté Bérénice 34-44, d’Isabelle Stibbe. Née dans une famille juive modeste, Bérénice Capel est dès l’adolescence passionnée de théâtre et cela entraine la rupture avec sa famille. Adoptée par une famille voisine, les de Lignières elle réussit le concours d’entrée au Conservatoire, entre à la Comédie Française et devient une grande comédienne. L’occupation et la montée de l’antisémitisme bouleversent sa carrière. Elle participe à des passages clandestins en zone libre, est arrêtée en 1944, on ne la reverra jamais.

 

 

Brigitte Maisonneuvea présenté Dans la ville d’or et d’argent de Kénizé Mourad, paru en 2010. C’est un roman historique qui se situe aux Indes, au milieu du 19e siècle. Il décrit la vie traditionnelle indienne, l’occupation britannique et la révolte d’une ville lors d’une tentative d’annexion. Le roman a pour toile de fond la révolte des cipayes, ces soldats indiens qui servaient dans l’armée britannique, un sujet peu traité, très bien documenté.

 

Pour rester dans l’exotisme, elle a présenté également La maison aux esprits, d’Isabelle Allende, un roman déjà ancien, mais il n’est jamais trop tard. C’est une grande saga qui se déroule sur plusieurs générations, dans la première moitié du 20e siècle, dans un style latino-américain très lyrique, coloré, contrasté où le surnaturel fait partie de la vie quotidienne. Le fond historico-politique est important, et l’on assiste à la montée des extrémismes dans ce pays qui ressemble au Chili mais qui n’est pas nommé.

 

 

 

Brigitte Maisonneuve